11ème Proposition

Publié le par Animateur Fédéral

11- Un pôle public européen de l’énergie et de l’environnement fer de lance d’une vraie politique écologique

 
 
A l’heure où la dégradation de l’environnement, le changement climatique et les catastrophes « naturelles » démontrent que la maltraitance de notre planète peut avoir des répercutions dramatiques pour les populations et notamment les plus défavorisées socialement, la question écologique ne peut pas rester une question de deuxième zone, appréhendée par quelques fervents environnementalistes. La libéralisation du marché de l’énergie, au niveau national et européen, conduit les entreprises de ce secteur à une guerre économique effrenée où seules comptent la rémunération du capital et la rentabilité des opérations engagées. Cette guerre économique a des conséquences sociales désastreuses (licenciement, chômage, travailleurs pauvres, etc.) mais elle porte aussi en elle les raisons du désastre écologique que nous traversons. Mener une politique publique et volontariste de l’énergie et de l’environnement répond à une démarche de développement durable, intégrant l’efficacité économique, la préservation environnementale et l’équité sociale dans une perspective à long-terme. En effet, le secteur de l’énergie est un secteur crucial du développement économique et social et il constitue un point central de la politique publique écologique. Pour répondre à ce constat, nous proposons la création d’un pôle public européen de l’énergie et de l’environnement. Seule cette structure peut permettre à la puissance publique de retrouver les moyens d’actions nécessaires dans le domaine de l’énergie et de l’environnement et ainsi de mener une politique écologique ne faisant l’impasse ni sur le respect de la nature ni sur le développement humain. La renationalisation et la fusion d’EDF et de GDF/Suez dans un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) est un premier pas nécessaire mais qui ne sera suffisant qu’avec la création d’un pôle au niveau européen. La préoccupation environnementale et le développement des énergies ne peut se centrer uniquement dans la sphère nationale sans limiter de fait son champ d’action et la portée de ses politiques. La régulation et la maîtrise des énergies fossiles dont la durée de vie est limitée et l’investissement dans les énergies renouvelables seront des missions essentielles de ce pôle public. L’aspect « recherche, innovation et développement » doit être au centre d’une politique écologique et énergétique. Des moyens mais aussi des missions précises devront être assignés à ce pôle pour maitriser notre consommation d’énergie et préserver l’environnement. Au niveau national, le principe « pollueur-payeur » et la constitution d’un pôle public financier autour de la Caisse des Dêpots et Consignations, permettra d’apporter les fonds propres au développement du service public de l’énergie e de l’environnement. De plus, l’enjeu environnemental passe aussi par l’édiction de normes et de règles en matière de transports, de travaux publics et de consommation. De plus, la constitution d’un pôle public européen va de pair avec la mise en place d’une gestion démocratique de son fonctionnement, intégrant dans les prises de décision tous les acteurs concernés : élus locaux et parlementaires, usagers, salariés, scientifiques, etc. Cette réappropriation citoyenne doit permettre d’éviter les dérives connues par le passé dans la gestion des services publics et de développer des politiques énergétiques fondées sur l’intérêt général. Ce pôle public est un outil nécessaire mais pas suffisant pour s’armer face aux transformations majeures auxquelles devront faire face nos économies. Il nous faut anticiper cette transition vers un nouveau modèle de développement et d’ores et déjà tenter d’amoindrir les effets négatifs du capitalisme en la matière. Depuis trop longtemps, la rentabilité des entreprises sert d’alibi à tous les renoncements dans le domaine de l’environnement. Fiscalité écologique, réglementation plus contraignante, application du principe pollueur payeur, investissement dans la recherche, remise en régie des services publics de l’eau et des déchets, fléchage de l’innovation publique en direction de champs comme les biocarburants...il est indispensable de se doter des instruments permettant de trancher en faveur de la protection de l’environnement au détriment des intérêts financiers
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